Sujet: Mérédith Faith Dim 12 Déc - 1:04 [ NB: MAJ du 30.12.2010 - Le Physique, les Manies & Habitudes & le Caractère sont finis! Plus que les la fin de l'Histoire! ♥ Vive moi! /SBAAAF/
~> C'est bien l'histoire de la petite sirène ( c'est de
Perrault , c'est ça? Ben non, c'était Anderson! Merci ^^) que j'ai repris =)
Merci d'avance pour tout!
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▌ R ace ; Sirène.▌ N om de Sirène ; Soralya.▌ Â ge ; 22 ans ~♥ ( En apparence, bien sur. Elle en a en réalité 102.)▌ S igne Zodiacal ; Verseau.▌ S exe ; Féminin.▌ N ationalité ; Africaine. ▌ O rigine ; Afrique du Sud : Cap de Bonne Espérance - A vécu dans le Royaume de l'Océan Indien.▌ O rientation sexuelle ; Bisexuelle ~ ♥ ( Je ne suis pas sexiste, je vous aime tous comme vous êtes... ou pas d'ailleurs u_u)▌ M étier ; Documentaliste
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You, you and you ! ▌ P seudo ; Em' ▌ C ode règlement ;Okay by BM ▌ C ode histoire ;Okay by BM² ▌ C omment as-tu connu le forum ? ; Je passais de forums en forums à travers les partenariats... =)▌ A utres choses ? ;Je vous aime déjà /SBAFF/
Physique L e visage de Mérédith est rond, caractérisé par un front haut, un nez aquilin et des yeux en forme d'amande. Sa figure fine et blanche est raffinée et délicate - sans grossièreté et pleine d'innocence. Ses traits sont doux, peu marqués par le temps et très peu prononcés. De douces lèvres pulpeuses viennent ponctuer le tout, accompagnées de pommettes saillantes légèrement rosées. Sa coiffure varie selon l'époque et la tendance mais elle reste généralement mi-longue, surplombant ses épaules de sa masse volumineuse. Ses cheveux châtains sont aériens, vont de pairs avec ses yeux noisettes et un teint légèrement bronzé par les promenades à l'air libre.
S a tête est posée sur un solide cou gracile qui surplombe un corps frêle et doux dont on remarque d'abord les formes équitables et harmonieuses, les mains petites et les doigts fins. Peu de choses, à ces quelques détails près, peuvent aider à son portait. A part peut être un tatouage au poignet droit, un petit symbole à la signification mystérieuse...
E nfin ses tenues restent travaillées et élégantes, bien qu'un tantinet excentrique. Qui à part elle arriverait à ce subtil mélange de motifs et de couleurs? Un mélange qui relève souvent du hasard et qui ne s'avère jamais aussi beau qu'elle ne se l'imaginait. Mais qu'importe! Au final, elle portera tout ce dans quoi elle se sent à l'aise, tous styles confondus. Peu d'indication, certes, mais vous verrez bien par vous-mêmes.
Mental Q uel est le plus grand maux de l'humanité? Peu m'importe puisque je ne suis pas humaine ~♫
Qualités : Sensible, Observatrice, Perspicace, Instinctive, Fière, Mature et Cultivée.Défauts : Influençable, Egoïste, Simple d'esprit, Prévisible, Méfiante et indéniablement Stupide.
M érédith possède autant de qualités que de défauts - et autant de traits variables que les deux réunis. Ainsi, Mérédith peut être sure d'elle ou tenter de masquer son manque d'assurance - dans les deux cas, sa fierté l'empêchera d'admettre qu'elle puisse avoir tort ou manquer d'assurance dans ses propos. Et comme elle ne pense qu'à elle, elle ne réalisera pas quel impact une réponse dictée par son orgueil pourrait avoir:ce n'est pas toujours la réponse qui est importante pour elle , mais le fait que ce soit elle qui la donne, et qu'ainsi ces propos deviennent des propos absolus. Ne cherchez pas à lui faire admettre ses torts- elle les connait aussi bien que vous mais les admettre reviendrait à avouer ses torts (ce qui est l'équivalent d'une défaite pour elle). Ne tentez pas non plus de lui expliquer qu'il n'y a ni compétition, ni guerre, au risque de la frustrer au plus haut point! Ses réactions sont prévisibles - étant donné sa simplicité d'esprit - mais elle peut s'avérer très bornée lorsqu'on tente de lui prouver qu'on a raison (et surtout qu'elle a tort) - ce qui est également dû à sa simplicité d'esprit et un brin de stupidité.
C 'est inné chez elle: elle est parfois - souvent même- stupide. Ce qui est bien dommage étant donné sa perspicacité et son sens de l'observation hors du commun! Hélas, tout le problème réside ensuite dans l'interprétation des données. Sa perspicacité, alliée à son empathie, lui permettent de comprendre bien des choses que ses nombreuses observations viennent appuyer - des déductions brillantes et parfois instinctives qu'elle ne doit pas plus à la chance qu'à un don extrêmement développé. Quel gâchis, quand on songe à ce qu'elle en fait! En effet, cette dernière n'est bonne qu'à comprendre une situation et ses multiples implications, mais dès qu'il s'agit d'y réagir, ses raisonnements sont constamment erronés. C'est bien grâce à son adresse et son instinct hors du commun qu'elle s'en sort - sans trop comprendre comment.
E t puis, enfin, Mérédith est de nature méfiante, accordant difficilement sa confiance. Mais ce dernier trait a été acquis avec l'âge et l'expérience...
Manies & loisirs ♠ Aime - ~ Le vent et les odeurs qu'il amène, l'eau, la nature et l'extérieur en général. ~ Les jours de pluie, de neige et les recoins exiguës, sombres et humides ~ Le thé glacé, les infusions à la rose, le coca. ~ Les livres, l'odeur des vieux livres, le bruit des pages qu'on tourne et les vieilles machines à écrire. ~ Avoir raison et se sentir utile.♠ Déteste - ~ Les souvenirs et les surprises. ~ La brume et les couleurs sombres. ~ Les efforts inutiles, les désillusions et la naïveté. ~ D'autres petits détails comme les épines, les cailloux glissants et les étagères instables...♠ Tics, Habitudes & Loisirs - Anxieuse, Mérédith serre toujours instinctivement le coquillage qui pend au bout de sa chaine en métal; Simplement inquiète, elle passe sa mèche derrière ses petites oreilles et agacée ,elle tape du pied. Tous les matins avant le lever du soleil, elle va faire un tour dehors et cueille quelques plantes - elle a quelques bases en botanique et s'amuse parfois à faire des infusions ou à inventer de nouveaux goûts. Il lui est arrivé une fois de tenter par curiosité la création d'un potion, mais quand cette dernière lui a brûlé les sourcils, elle n'a plus rien tenté. Pendant ses journées libres, elle part souvent près des sources d'eau (mer, plage, source, piscine ou simples fontaines) ou dans des lieux humides. Son hobby? Prendre des photos de paysages - elle en fait collection - et relever les divers échantillons de fleurs qu'elle redessine par la suite dans un cahier prêvu à cet effet. Vous aurez compris: c'est une amoureuse de la nature. C'est une passionnée de légendes, contes de fées et histoires d'enfants; Elle les connait par coeur, les préférant aux longs romans fleuves. Elle a toujours un petit livre de contes à proximité.
« Le passé, le présent et l'avenir ~ »
« La vie mérite d'être vécue »
Story V ous connaissez surement tous l'histoire de la petite sirène? Le merveilleux amour d'une sirène et d'un prince? Bien entendu que vous la connaissiez ... Et nous savons tous que chaque histoire a sa part de vérité, n'est-ce pas? Eh bien, il en est de même pour celle-ci: la "petite sirène" a bien existé. Mais elle ne s'appelait pas Ariel, et son histoire ne s'est pas aussi bien finie que dans le livre.
1. Il était une fois un commencement: E lle s'appelait Océane, et comme la petite sirène du mythe, elle appartenait à la famille royale avec ses soeurs Aurore et Aphrodite. Mais il n'existait point de Triton qui gouverna leur océan. Dans l'océan Indien, c'était la Sainte Mère, la plus pure et la plus vieille des sirènes, qui gouvernait le royaume avec son trident. Les sirènes qui appartenaient à la royauté n'étaient cependant pas les plus vieilles: c'étaient les plus pures d'entre elle. Et dans l'océan indien, la pureté d'une sirène se reconnaissait à sa voix: la voix était le reflet de l'âme d'une sirène. Plus la voix était belle et clair et plus la sirène était pure.L e peuple des sirènes chérissait la royauté: il y avait de la convoitise, certes, mais c'était surtout un sentiment de profond respect qui régnait chez le commun des sirènes. Soralya, comme toutes les autres, observait d'un oeil distant et protecteur ses perles rares...D ans leur culture, toutes les sirènes étaient soeurs. Et si son peuple était tolérant et vivait dans la confiance, Soralya connaissait l'un des rares sujets tabous de cette culture: le mélange avec les humains. Il était bien connu qu'il fallait rester éloigné de ces êtres impurs et que tout mélange avec leur race entrainerait la souillure du peuple des sirènes. Comment donc la jeune Soralya pouvait-elle alors se résoudre à admettre l'abominable vérité? Elle était un être souillé, possédant un gène humain omniprésent que sa vie dans le peuple des sirènes avait cependant atténué. Elle n'était que tolérée, difficilement intégrée dans une société où la pureté était de mise.M ais revenons-en à Océane, car son histoire est intimement liée à celle de Soralya...O céane s'était alors éprise du prince d'Atlantide. Et si vous vous demandez encore comment cette vaste île a disparu de la surface du monde, vous ne tarderez pas à avoir la réponse...I l existait dans l'océan indien un être mi-sorcière mi-méduse qui convoitait le trident: les armes aussi puissantes étaient rares, et les pouvoirs du trident égalaient ceux du caducée... Il ne fut donc pas surprenant que la sorcière le convoite. Cette sorcière était connue de tout le royaume pour ses requêtes impossibles à réaliser et seules les âmes les plus désespérées finissaient par lui demander de l'aide. Océane fut de celles-là: elle échangea sa voix contre l'amour du prince. M ais hélas, Océane n'avait pas pensé à tout: car si en échange de sa voix, le prince était bien tombé amoureux d'elle. L'Océane dont il était tombé amoureux ne ressemblait plus guère à celle qu'elle était devenue. Le prince aimait une femme radieuse et souriante, charismatique et ensorcelante. Océane n'était plus que l'ombre d'elle-même... mais elle ne s'avouait pas vaincu. Elle réussit à se faire engager dans le palais et ainsi à s'approcher du prince. Mais c'était sans compter sur la terrible sorcière...
2. Gisèle, la sorcière des mers: C ette sorcière s'appelait Gisèle. Et il fallait reconnaitre que malgré ses nombreux défauts, elle était intelligente et perspicace. Elle savait qu'elle tenait là une âme de grande valeur, la favorite au trône et l'amante de la Sainte Mère - rien de moins. Il n'était donc même pas envisageable de la laisser remplir ce contrat. Mais Gisèle savait pertinemment qu'elle ne pouvait se rendre à la surface pour les surveiller: si une sorcière aussi tristement connue et méprisée qu'elle venait à se rendre à la surface maintenant - alors qu'Océane venait tout juste de disparaitre, le rapprochement serait vite fait. Pire, elle attirerait l'attention sur le lieu où se trouvait Océane et il ne faisait aucun doute que le Sainte Mère s'en mêlerait... Ils finiraient tous par découvrir ce qui se tramait, ce n'était qu'une question de temps. Il fallait donc que Gisèle gagne du temps - un ou deux jours étaient largement suffisant. Et comme si cela ne suffisait pas, Océane se rapprochait dangereusement du prince... Gisèle se trouvait dans une impasse: elle pouvait difficilement à elle seule lutter sur tous les fronts. Mais une visite inattendue lui offrait maintenait un autre opportunité...
E n effet, quelqu'un se tenait maintenant dans l'entrebaîllement, hésitant à entrer.
« Entrez ma petite, dans mon humble demeure... »
E lle miaulait ainsi de sa voix doucereuse, approchant doucement la porte. Elle entrevit l'ombre d'une queue, et sur le sol se dessinait une silhouette familière... Une sirène! Quelle aubaine!
« N'aie point peur, mon enfant... »
L a porte s'entrouvrit un peu plus encore. Et bientôt, une frêle silhouette passait la porte. Elle était loin d'être aussi radieuse qu'Océane. Mais qu'importait! La magie compenserait bien pour cela...
« Que viens-tu chercher ici mon enfant, dans ce coin reculé du Royaume? »
E lle vit de l'hésitation dans son regard, un manque d'assurance dans ses épaules et un brin d'appréhension dans ses mains serrées. Cette sirène était vraiment très loin du niveau d'Océane - mais là encore, Gisèle ne pouvait se permettre un caprice, et laissa ses exigences de côté.
« Dis-moi petite, quel est ton nom? »
I l y eut un bref silence qu'une petite voix cristalline vint briser:
« Soralya »
G isèle songea que c'était le plus horrible des noms qu'elle avait jamais entendu mais elle n'en fit rien paraitre et enchaina:
« - Et qu'attends tu de moi Soralya? - L'immortalité , avait-elle alors affirmé avec détermination. - La quoi? »
L a sorcière n'avait pu se retenir- cette petite avait peut-être plus de caractère que ce qu'elle avait cru...
3. Le début de la fin: S oralya se trouvait maintenant sur la terre ferme, et marchait d'un pas décidé vers le palais. Elle n'avait pas encore de plan et improviserait quand le moment viendrait. Elle porta inconsciemment sa main à son collier, elle serra le coquillage argenté qui y était accroché. Elle avait encore peine à croire que la voix d'Océane s'y trouvait, mais surtout qu'elle possédait désormais la voix de la sirène. Elle se figea à cette pensée: elle avait désormais la voix d'Océane. Une des plus belles voix du royaume des sirènes, les créatures dont le chant était connu de tous. Et elle était en possession d'une telle chose. Ses doigts tremblèrent légèrement en se resserrant sur le coquillage. Et si elle réussissait, elle l'aurait définitivement. Cette voix lui appartiendrait à jamais. La tête lui tournait désormais de toute cette grandeur...
L e soleil était au zénith et elle se sentait très desséchée... Elle avala une nouvelle gorgée d'eau mais l'envie d'aller s'allonger à l'ombre la prit. Non, il ne fallait pas, songea-t-elle. C'était l'occasion de sa vie et elle n'allait pas risquer de la perdre à cause d'une sieste à l'ombre d'un arbre. Elle accéléra encore le pas vers le château avec une seule pensée à l'esprit: elle ne pouvait pas échouer.
Q uand elle arriva enfin au château, les domestiques s'activaient à l'entrée pour amener la livraison de poissons frais en cuisine. Dans une heure, tout le monde déjeunerait et Soralya n'avait toujours pas la moindre idée sur la tactique à adopter. Elle se présenta aux domestiques, et réussissant enfin à prendre la parole au milieu de ce chahut sans nom, elle demanda:
« Excusez-moi, le palais engage-t-il encore du personnel? »
P eut être était-ce dû à sa nouvelle voix, mais tout le monde se tut. Une voix timide brisa le silence au bout de quelques minutes:
« Bien sûr, de l'aide serait la bienvenue. »
P ersonne ne chercha à connaitre l'origine de la voix, qui semblait d'ailleurs les avoir ramener à la réalité. L'activité repris alors lentement avant de retrouver son cours normal et un homme aux traits fins conduisit Soralya à l'intérieur du palais.
« Quel est ton nom, belle voix? »
L 'expression de Gisèle lui apparut alors, ses lèvres se contractants avec mépris. Mérédith Faith. Elle s'appelait désormais Mérédith Faith, orpheline étrangère. Soralya la sirène n'existait plus, il n'y avait plus que Mérédith désormais. "Belle voix" se sentait lourde, et une envie soudaine de vomir la pris. Mais ce n'était pas le moment, l'immortalité valait bien tous ces sacrifices étranges et lourds.
« -Mérédith Faith - Eh bien, enchanté Mérédith Faith. Je m'appelle Jack. »
I l y eut un petit blanc. Mérédith ne savait pas s'il attendait une réaction, mais si c'était le cas, elle n'avait pas de réaction face à sa réponse...
« Hum... bref Mérédith. Tu sais chanter? Avec une voix pareille! Il suffit de t'entendre parler - un ton unique, vraiment. Mais excuse-moi, je m'emporte. Ce soir nous célébrons les 20 ans du prince - je suis en charge des festivités- est ce que ça t'intéresserais de chanter devant la cour ce soir? »
Y avait-il besoin de demander? Et c'est ainsi que Mérédith se retrouvait chanteuse pour la cour. Il fallait maintenant se préparer pour ce soir... Elle toucha une nouvelle fois le coquillage du bout des doigts. Courage.
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M érédith regardait désormais le coucher de soleil avec une moue satisfaite. La soirée d'anniversaire s'était déroulée comme Gisèle le lui avait prédit... Elle soupira de satisfaction et se retourna vers le prince, assis avec désinvolture sur le canapé. Bientôt, elle serait immortelle. Une dizaine de minutes, tout au plus, et elle serait immortelle. Ces deux journées étaient passées beaucoup plus vite qu'elle ne l'avait imaginé. Le soir de l'anniversaire du prince, à l'instant même où elle avait commencé à chanter, un silence pieux s'était installé dans la salle, interrompu par le bruit d'une chaise qui se fracassait au sol. Le prince était debout, la bouche entrouverte et les yeux ébahis.
« Qu'y a t-il Mérédith? Tu sembles pensive... »
E lle s'approcha du prince, le rejoignant sur le canapé, et passa ses bras autour de son cou. Elle l'embrassa d'abord au cou et releva ensuite la tête pour déposer un dernier baiser sur ses lèvres.
« Je suis juste heureuse... »
C 'était la réponse la plus idiote qu'elle n'ai jamais donné. Mais le bonheur devait rendre à peu près aussi idiot que l'amour. Il ne répondit rien dans un premier temps, se contentant de passer ses bras autour de sa taille. Il ne la lâchait plus du regard, comme s'il avait peur qu'elle disparaisse à l'instant même où il la quitterait des yeux. Mérédith aimait cette impression- celle d'être aimée. Pour elle, qui avait passé les 20 premières années de sa vie à peine tolérer dans un monde qui ne voulait pas d'elle, le sentiment d'être désirée était le plus exquis des aphrodisiaques.
« Je t'aime. »
I l murmurait cette phrase encore et encore, enfouissant son visage dans les cheveux de Mérédith. Il lui avait fait sa déclaration le lendemain de son anniversaire et continuait de la lui faire depuis. Le nombre de fois où il avait répété cette phrase... et pourtant la passion qu'il y mettait ne changeait pas. Mérédith lui sourit en retour et pensa à Océane. Pendant ces deux jours, elle avait croisé Océane à une ou deux reprises dans le palais. Mais à chaque fois, Océane l'évitait. Mérédith avait cependant remarqué l'énorme changement: l'Océane actuelle était terne et sans vie, elle n'avait rien à voir avec la radieuse Océane que Mérédith avait connu dans le Royaume. Avait-elle abandonné après toutes les vaines tentatives de ces deux derniers jours? Il ne restait plus que quelques minutes avant la fin des contrats... Allait-elle tenter quelque chose?
« Richard... »
L a porte claqua à ce moment-là. Océane venait d'entrer et avait fermé la porte avec précipitation. Mérédith n'aurait jamais imaginé l'ancienne Océane pitoyablement rappliqué ainsi, à quelques minutes de la fin: elle avait l'air pitoyable, désespérée et haletante ainsi. On entendait à l'extérieur le bruit de pas des soldats qui la cherchaient pour la ramener en cuisine. L'accès de cette partie du château ne lui était pas autorisé. Le bruit des gardes rassura légèrement Mérédith. Mais une vive inquiétude s'empara d'elle lorsqu'elle vit le visage du prince: son expression traduisait de la surprise... mais pas seulement. Il était en train de réaliser quelque chose. Mérédith fut prise d'effroi à cette pensée: pas à quelques minutes de la fin.
« Océane? »
L e prince s'était retiré de l'étreinte de Mérédith et s'était levé. Il avait avancé un pied, hésitant. Océane se tenait derrière la porte en bois, haletante. Mérédith observait Richard avec dépit, et lorsque ses mains se contractèrent avec détermination, elle se jeta instinctivement sur lui...
« Richard! »
I l sembla d'abord étonné par sa présence, et sa détermination s'était retrouvée ébranlée par l'appel de son nom. Il regardait maintenant Mérédith, et elle lisait l'incompréhension dans son regard. Elle se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa à nouveau. Alors qu'elle s'éloignait pour retrouver son souffle, elle murmura:
« Qu'allais tu faire? »
C ette simple phrase le fit revenir à ses esprits. Il la reprit dans ses bras et se retourna vers la porte:
« Gardes! »
B ientôt, les gardes entraient dans la chambre et entrainaient Océane. Richard se penchait déjà pour embrasser Mérédith à nouveau. Quand Mérédith regarda par-dessus son épaule, un frisson lui parcouru l'échine. Ce qu'elle voyait chez Océane, ne ressemblait plus guère à un vain espoir- c'était une mer de tristesse, sombre et sans fond. Un sentiment de trahison, mélangé à la rage de l'échec et à l'apitoiement de soi-même: Océane avait fait tout ça en vain. La porte se referma là-dessus.
L 'horloge sonna 18 heures.
& Océane ne reparut jamais après ce jour.
Elle ne réalisa pas tout de suite qu'elle venait de sceller son destin.
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4. Le présage d'Astrid: U ne courte année passa, et le printemps était de retour. Mérédith observait Emma gigoter dans sa petite couveuse. Le temps avait passé... Elle s'approcha de son bébé et lui caressa affectueusement la joue. Emma avait les yeux de son père, songea t-elle, avant de se retirer vers sa commode. Elle ouvrit un tiroir et en sortit le coquillage argenté que Gisèle lui avait gracieusement offert en récompense pour ses services. Une larme vint se déposer sur le coquillage. Puis deux, et trois. Un flot discontinu de larmes coulait ainsi sur ses joues, creusant des sillons humides. Elle avait gagné l'immortalité, mais à quel prix?
C ela faisait quelques jours déjà que l'on avait retrouvé le corps ensanglanté d'une femme sur les rivages. On attribuait cela à un criminel notoire de la région, mais mystérieusement, personne ne connaissait cette femme. On ne l'avait jamais vu auparavant: elle était apparue un jour sur la plage, morte. Et c'est ce qui inquiétait les habitants, plus encore que le meurtre lui-même.
E t tout à l'heure, les soupçons de Mérédith s'étaient trouvés confirmés. Elle joignit ses mains et pria pour que l'âme de sa grand-mère aille au paradis. Elle pria pour que le châtiment des sirènes ne fut pas trop rude - mais surtout elle pria surtout pour que sa fille ne subisse pas le courroux des sirène. Tremblante et désespérée, elle ne savait pas à qui ses souhaits étaient adressés - à ce Dieu probablement, celui en lequel les hommes avaient plaçés toutes leur confiance - mais elle pria ainsi pendant de longues minutes. Quand enfin elle se releva et essuya ses larmes, il était déjà temps pour elle de partir.
A lors qu'elle dévalait les escaliers de la petite maison, une vieille femme sortit par une porte adjacente. Elle avait les cheveux blancs attachés en un petit chignon serré, les yeux bleus grands et attentifs. Un air protecteur et affectueux entourait sa silhouette affaissée et elle s'essuyait les mains en s'étonnant de voir Mérédith aussi pressée.
«
- Mérédith? Pourquoi autant d'empressement? Tu as encore pas mal de temps avant d'aller travailler, non? - Ah euhm... en fait, je voulais faire un détour par la librairie avant alors... Prends bien soin d'Emma, veux-tu ? - Mais attends! Mon fils ne va pas tarder à rentrer... »
M ais Mérédith était déjà dehors. La dernière des personnes qu'elle avait envie de voir était Jack. Elle savait que si elle le voyait, ne serait-ce que pour une seconde, elle s'effondrerait en larme. Et elle devait rester forte, elle ne savait pas encore comment
elles allaient lui faire payer sa trahison, mais elle avait un mauvais pressentiment. Elle se doutait que son châtiment serait le pire de tous et elle n'osait imaginer quelle genre de torture on allait lui faire subir... Mais elle était immortelle et tant qu'Emma était en sécurité, elle s'en sortirais, elle en avait le sentiment.
L e monde humain lui avait offert en un an tout ce dont elle avait manqué pendant toutes ces années chez le peuple des sirènes. Elle ouvrit la porte de la bibliothèque et s'installa derrière le lourd comptoir en bois sombre. Elle constata avec surprise qu'Astrid n'était pas là, et quitta son bureau pour rejoindre la réserve. Alors qu'elle s'en approchait, elle entendit le bruit des pages qui tournaient. Ce bruit n'avait rien d'étonnant, vu le lieu, mais celui qu'elle entendait était particulier... la
cadence à laquelle les pages tournaient étaient particulières. Mérédith savait qu'il n'y avait qu'Astrid qui lisait aussi vite, aussi ce bruit la rassura. Elle poussa la porte déjà entrouverte de la réserve et constata sans surprise qu'Astrid s'y trouvait bien. Cette dernière ne leva même pas les yeux à l'arrivée de Mérédith.
«
- C'est étrange... tu es arrivée plus tôt que d'habitude. - Tu n'as même pas vu l'heure. - Horloge interne. »
L a réponse d'Astrid n'avait rien de surprenante. Cette fille était un cas! Astrid l'avait cueillie dans la rue quand le prince l'avait jeté. Elle avait été sa première amie et Mérédith lui devait bien des choses. Cette fille était vraiment unique - Mérédith la soupçonnait d'être magique... Elle ne comptait plus le nombre de fois où Astrid l'avait prévenu qu'il pleuvrait bientôt, lui avait demandé si elle la fièvre d'Emma allait mieux ( avant même que celle-ci n'aie de fièvre) ou si elle avait bien pensé à vérifier que Jack avait pris ses clefs - quand le soir-même il partait en les oubliant. Mérédith n'avait jamais su si c'était de l'instinct, ou si Astrid la connaissait simplement trop bien. Mais ce n'était pas la seule chose étonnante chez elle, elle était également capable de trouver toutes les cachettes qu'un lieu renfermait, elle réussissait aussi à trouver les codes les plus complexes et déverouillait presque toujours ce qui était verrouillé - des mots de passe aux serrures et cadenas les plus divers. Mais elle était aussi extrèmement intelligente: il suffisait de la voir lire cinq pages d'un livre à la minute pour comprendre. Aucun classique ne lui avait échappé, les romans d'aventures, d'analyse, de moeurs, les plus divers articles et documentaires s'étaient retrouvés terrassés par sa soif d'apprendre: c'était l'une des raisons pour laquelle elle travaillait à la bibliothèque d'ailleurs. Elle ne pouvait se payer autant de livres, et elle y passait de toute façon le plus clair de son temps; alors autant être payée pour y passer le plus clair de son temps.
«
- Qu'est ce que tu lis aujourd'hui? repris Mérédith.
- Conte. »
C 'était une autre particularité d'Astrid: elle parlait par mots et ne faisaient que rarement des phrases. Elle préférait économiser sa salive en allant à l'essentiel, il était donc rare qu'elle lance un sujet de conversation... Aussi, Mérédith fut extrêmement surprise lorsque cette dernière lui lança:
« Pourquoi es tu arrivé aussi tôt aujourd'hui? »
M érédith restait bouche bée, ne sachant quoi répondre. Sa question sonnait comme un reproche, et Mérédith ne comprenait pas pourquoi. Les yeux gris d'Astrid finirent enfin par se détacher du livre pour se poser sur Mérédith. Mérédith baissa les yeux mais ne chavira pas: Astrid était perspicace et l'ombre d'une réponse se profilait déjà dans son esprit. Ce n'était qu'une question de secondes avant que cette réponse apparaisse au grand jour. Mérédith se tut donc une seconde, et un sourire se profila sur son visage blaffard.
«
- Anderson? - La petite sirène. »
L a réponse était directe et un autre frisson parcourut l'échine de Mérédith... Mais elle se contenta de sourire et de tapoter sur la petite tête rousse. Malgré son anxiété, le geste restait protecteur et apaisant. Elle se retourna alors et quitta la réserve. Alors qu'elle passait le pas de la porte, elle entendit un dernier murmure d'Astrid.
«Prends garde. Il va pleuvoir aujourd'hui. »
S i pour certains, ce n'était qu'un avertissement contre le mauvais temps, pour Mérédith cette pluie avait un tout autre sens. Astrid ne la prévenait pas simplement du mauvais temps, elle s'en doutait. Mais comment Astrid aurait-elle pu savoir? Il allait pleuvoir, et ce temps humide était l'occasion parfaite pour qu'une sirène intervienne. Et si elle venait à disparaitre aujourd'hui? Pire, et si les sirènes s'en prenaient au prince? Elles massacreraient toutes la royauté? Non, les sirènes tenaient trop à leur pureté pour tuer qui que ce soit, Mérédith en était convaincue. Mais l'avertissement l'inquiétait - il ne fallait jamais prendre les mots d'Astrid à la légère et Mérédith avait déjà compris l'avertissement des sirènes quand elle avait appris la mort de sa grand-mère sur la plage. Attaquée par un requin: les sirènes ne se seraient jamais souillées pour le faire. Elle repartit ainsi, les mains légèrement tremblantes, vers le bureau. Elle s'y affaissa et ne s'en releva plus avant la tombée de la nuit...
La nuit, songea t-elle, allait être longue...
5. La fin: Bientôt
6. Renouveau: Bientôt
Bientôt la fin - et une dernière recorrection- Youpi!
Dernière édition par Meredith Faith le Ven 31 Déc - 2:03, édité 15 fois